Lors de la guerre de Cent ans, en 1373, Jean de Vienne, avant que d’assiéger le château de Saint-Sauveur, s’empara de la bastille de Beuzeville et de son château (9). Il en fit d’ailleurs renforcer les fortifications par Jehan Vauchis le jeune qui reçut pour ces travaux, ainsi que pour ceux qu’il effectua à Pont-l’Abbé, la somme de trois cents francs d’or (10). Huguenin du Bois, capitaine du château de Bricquebec, lut gratifié, pour la même raison, d’un don de six cents francs (11).
En octobre de la même année, Miles de Dormans, le futur évêque de Beauvais et chancelier de France, était cantonné à Beuzeville (12) dont, depuis le 28 septembre, Raoul de Faye] avait été nommé capitaine par Charles V (13).

Apres la prise de Saint-Sauveur, survenue en 1375, Plain-Marais eut une garnison permanente : le registre des comptes d’Arnoul Boucher en fait foi, qui indique qu’en 1389 le sire de la Ferté devait entretenir, entre autres, dix hommes d’armes à Beuzeville, ce qui porte a environ cinquante l’effectif des troupes cantonnées dans cette forteresse (14). En 1410, Jean d’Arclais était capitaine du château pour le roi de France.

L’occupation anglaise de la Normandie, en 1419, occupation qui devait aboutir au désastreux traité de Troyes en mai 1420, vit de nouveau Plain-Marais redevenir anglais, et ce n’est qu’en 1449 que cette propriété leur fut reprise, il la suite d’un nouveau siège, mené par Odet d’Aidie et Malortie (15). Des lors que la Normandie fut pacifiée, cette maison forte s’humanisa, son rôle militaire déclina ; l’histoire locale ne signale pas de fait notable durant les siècles qui suivirent. C’est probablement vers le milieu du xv° siècle que le château passa entre les mains des Simon, devenus plus tard Saint-Simon ; le 10 juin 1446, Jean Simon, arrière-petit-fils de Pierre, Seigneur de Beuzeville-au-Plain, et de Michelle de Pierrepont, teste en tant que seigneur de Plain-Marais. Il avait épousé Marielle Le Marchant de Raffoville et était frère cadet de Michel Simon, seigneur de Beuzeville-au-Plain. Depuis cette date, le fief resta dans la famille de Saint-Simon et de sa postérité en ligne féminine, et ceci jusqu’au XIX° siècle (16).